Archives photographiques

Les archives photographiques de Loret conservées à l’université de Lyon se présentent sous deux formes : plaques de verre et tirages papier contrecollés sur des feuilles de carton bleu.

Avant leur reconditionnement par Florence Buyer en 2012, les plaques étaient protégées par leur enveloppe d’origine en papier, qui porte la légende et éventuellement, pour les tombes de la Vallée des rois, un croquis de localisation de la vue. Formant deux séries correspondant aux deux chantiers majeurs de Loret, elles portent un numéro d’inventaire précédé d’un S. pour Saqqara, et de VdR pour la Vallée des Rois.

Quant aux tirages, ils sont présents pour la plupart en deux exemplaires. Ils constituent les premiers numéros d’une collection intitulée : « Faculté des Lettres de Lyon. Collection de photographies et estampes. Inv. N° … », mention apposée sur les étiquettes identifiant chaque vue. Ces tirages étant numérotés de 1 à 286, il semble donc que V. Loret ait été le premier enseignant de la Faculté des Lettres de Lyon à utiliser des photographies comme matériel pédagogique.

Deux usages ont été faits de ces tirages : certains devaient être montrés aux étudiants pendant les cours, tandis que d’autres, aujourd’hui fortement pâlis par une longue exposition à la lumière, ont dû rester épinglés à un mur pendant un temps assez long. Ils couvraient probablement les parois d’un bureau ou d’une salle de cours.

Ces images ressortissent donc à deux statuts distincts : avec les plaques de verre, il s’agit d’archives scientifiques, enregistrements précisément localisés, réalisés par un photographe professionnel, en vue d’une publication monographique. Les tirages sur papier, souvent des plans larges, sont référencés de façon plus vague, propres à fixer ou à susciter l’imaginaire des étudiants sur les sites pharaoniques incontournables et sur l’exotisme de l’Égypte, de ses paysages et de sa population. On ne sait pas pour l’instant qui a réalisé ces prises de vue. Elles restituent un peu de l’émerveillement du groupe de voyageurs de la toute nouvelle Mission permanente au Caire. Maspero et son épouse, Urbain Bouriant et Victor Loret visitaient le pays pour la première fois, accompagnés du journaliste Gabriel Charmes et, selon certaines sources, du dessinateur Jules Bourgoin. Un certain nombre de clichés ont été pris en Nubie, région moins visitée par les égyptologues de la fin du 19e siècle, mais déjà intégrée à la vision archéologique de Maspero et ses élèves.

La rubrique « Légende » dont le court texte s’affiche sous les photos suit les conventions actuelles de la toponymie des égyptologues. Dans la rubrique « Description » sont reproduits la légende manuscrite écrite à l’encre noire sur le protège-cliché des plaques de verre, ou le titre du tirage photographique inscrit sur la feuille de carton bleu, en respectant l’orthographe et, autant que possible, la ponctuation de Loret. Les numéros de tirages accompagnés d’un astérisque sont ceux, mieux conservés, qui ont été numérisés.