Loret catalogueur

Le 1er janvier 1872, âgé d’à peine plus de treize ans, Victor Loret commença dans un petit cahier d’écolier l’inventaire de sa bibliothèque qu’il devait tenir jusqu’en 1945, quelques mois avant sa mort. Sa collection comptait alors 4230 documents numérotés. Durant les premières années de l’inventaire, s’y mêlent oeuvres littéraires en diverses langues anciennes et modernes (anglais, latin et grec, hébreu, allemand, arabe, espagnol…), partitions musicales et publications scientifiques sur l’Égypte ancienne. Ce catalogage exhaustif fut rituellement effectué le 1er janvier de chaque année jusqu’en 1881. Puis Loret partit pour l’École du Caire, ce qui apparemment perturba un peu ses habitudes. À partir de 1900, ses listes annuelles ne sont plus datées au jour près, mais les en-têtes de certains cahiers suggèrent que le premier de l’an resta, sans doute durant toute la vie de Loret, le jour du catalogage, ou du pointage, de ses documents. Vers 1917, il cessa d’inventorier systématiquement ses nombreuses partitions avec ses livres, même si quelques pièces de musique ou ouvrages de critique musicale se glissent encore parmi les pages d’égyptologie – le n° 3710 est la populaire chanson de Mireille « Couchés dans le foin » (1932)…
L’esprit systématique, la précision et la recherche d’exhaustivité qui se manifestent dès l’adolescence de Loret resteront la marque de ses travaux scientifiques, et en particulier de ses recherches linguistiques, tout au long de sa carrière. Ils expliquent également la réussite exceptionnelle de ses fouilles à Saqqara et dans la Vallée des Rois en 1898-99.

Voir les cahiers d’inventaire de Loret numérisés.
Voir l’analyse de la documentation de Loret